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Cette école d'Arts Martiaux Traditionnels a été fondée à Bordeaux en 1975 par Frédéric DUPERTOUT. Par la forme et par l'esprit, elle ne le cède en rien aux écoles traditionnelles d'arts martiaux que l'on rencontre au Japon. Le karaté, le ju jitsu que l'on y enseigne sont issus des plus vieilles techniques que le Maître SANO Teruo reçut de ses anciens maîtres, et qui furent rassemblées sous le nom de "YOSEIKAN SANO RYU " - et plus récemment - "SANO RYU KARATE JUTSU"

mardi 29 octobre 2013

LA RESPIRATION ET LA CONSCIENCE CORPORELLE (1/2)

Depuis des millénaires, l'Inde, puis l'ensemble de l'Asie, pratiquent des techniques respiratoires dans le but d'agir, c'est-à-dire d'avoir un pouvoir, sur sa santé physique et sur son mental. Dans ces époques reculées, le combat faisait partie des préoccupations de chaque jour et les pratiquants d'arts martiaux, bien entendu, ne se privèrent pas des avantages que présentaient ces pratiques.

Les yoga, dont les respirations (pranayama) incroyablement sophistiquées permettent d'atteindre des états de conscience et de perception que l'on peut sans exagérer qualifier de sur-humains, ne sont pas toujours dirigés vers la douceur et la gentillesse. En effet, la non-violence est un concept étranger à la mentalité asiatique. Le regard de certains sadhous shivaïtes peut être terrifiant...
Mais en fonction de notre propre idée du bien, ces pranayama nous mèneront aussi à réaliser la paix en nous et autour de nous.

SAN CHIN
Les karate japonais utilisent eux aussi ces techniques codifiées dans des kata (formes) respiratoires. Les effets en sont réellement immenses. Un officier japonais, dont j'ai oublié le nom, a passé plusieurs mois dans l'attente de son exécution imminente par les Américains. La pratique constante du kata "SANCHIN" lui a permis de surmonter calmement cette épreuve. Finalement, sa peine a été commuée et il a retrouvé sa liberté.

Les détails de ces kata sont très précis et doivent être exécutés exactement, faute de quoi les résultats seront décevants. Mais parmi les résultats escomptés, on pourra citer :
  • ralentissement du rythme cardiaque
  • soulagement de l'hypertension
  • conscience accrue de soi-même et de ce qui nous entoure
  • etc., etc.
A suivre...
La prochaine fois : LA CONSCIENCE CORPORELLE (TAIKAN)

mardi 15 octobre 2013

LA PAROLE DONNEE

Tous les groupes humains ont besoin de vivre en harmonie et non dans la discorde. Cela concerne les grandes et les petites sociétés : les pays comme les groupes restreints.

Dans une école d'arts martiaux, où l'on prétend, bien sûr, être exemplaire, on n'échappe pas à ces règles, ces élégances de base qui sont le ciment de toutes les sociétés.

Le respect de la parole donnée - ou même de la parole simplement prononcée - se retrouve dans tous les pays et à toutes les époques, avec parfois des aménagements propres à tel ou tel contexte. Rien de durable et de quelque envergure n'a jamais pu être réalisé sans que soient glorifiés ces comportements, et flétris ceux qui croyaient avantageux de s'en affranchir. A  certaines époques et en certains lieux, cela pouvait équivaloir à un véritable suicide social.

Dans ma petite enfance, à l'école primaire du village, on nous parlait de Regulus... vous connaissez ? A l'époque, tous les enfants voyaient en lui un exemple. Il s'appelait Marcus Atilius Regulus. Né à Rome, il fut élevé au rang de consul en 267 avant Jésus Christ. A la tête de quatre légions il dirigeait la première guerre punique contre Carthage (près de Tunis). Fait prisonnier, il fut libéré sur parole et envoyé à Rome pour porter les offres de paix de l'ennemi. De retour chez lui, il exhorta le sénat à poursuivre l'effort de guerre car Carthage était en état de faiblesse, ce que Rome ignorait jusque là. Puis, fidèle à sa parole, il retourna en Afrique où, comme il était de règle, il fut exécuté après avoir été torturé avec raffinement.

Plus de deux mille ans plus tard, Regulus était toujours le modèle sur lequel les héritiers de la pensée romaine calquaient leur comportement.

A l'époque on parlait d'honneur, et on admirait.

A suivre...

lundi 7 octobre 2013

LE MOUVEMENT

Dans la doctrine de Maître SANO, parmi toutes les recommandations qui accompagnaient son enseignement, il en est une que nous devrions toujours avoir présente à l'esprit : la mobilité.
 
En cas de conflit imminent, il insistait sur la nécessité de bouger, et même de courir.
Dans la nature, les animaux (et nous sommes toujours des animaux) ont trois possibilités : attaquer, ou fuir, ou bien faire le mort, c'est-à-dire figer le mouvement extérieur et intérieur.

Dans le monde civilisé, si le fait de ne pas réagir nous évite parfois une attaque violente, cette inhibition, si elle se répète trop souvent, aura sur notre santé des conséquences qui pourront être très graves. De plus, si le corps se bloque, l'esprit lui aussi se bloque, et ce processus désastreux peut devenir permanent.

Ceci est un principe universel : toute stratégie repose sur la possibilité de mouvement, et même l'immobilité ne doit être qu'apparente. C'est-à-dire qu'elle doit avoir pour but la reprise de la liberté d'action.

Inversement, il n'y a pas de mobilité utile possible chez quelqu'un qui aura fini par se laisser coincer dans des situations qui lui confisquent toute initiative. De concession en concession, il deviendra passif en tous domaines et sa vie manquera de saveur.

Non, décidément, il n'est jamais avantageux de céder à la passivité. C'est ce que nous rappellent les arts martiaux.

A très bientôt.