* Vae Soli (Ecclesiaste, IV.10)
La perpétuation de notre espèce est basée sur la coopération. Il suffit de voir la puissance et l'efficacité des trusts et des lobbies et notre vulnérabilité en tant que personne isolée pour avoir une idée de ceux qui survivront.
Eh bien, malgré tout, il y a encore de joyeux naïfs qui rêvent de réussir seuls, sans rien devoir à personne. Le plus ahurissant est qu'ils sont nombreux ainsi, tout en redoutant la puissance des groupes organisés. Très nombreux...
Il y a deux sentiments souvent liés à ce fantasme du self-made-man : se sentir trop supérieur pour perdre son temps et son énergie à collaborer avec des minables, ou bien au contraire se juger trop médiocre pour espérer présenter un quelconque intérêt dans une action commune.
Il y a aussi, bien sûr, les gros malins qui ont pris l'habitude de se servir de ce que d'autres réalisent par leurs efforts, mais sans mettre la main à la pâte, on s'en doute ! On appelle ces gens des parasites et nous en connaissons tous. Il faut remarquer qu'il existe dans le monde animal des espèces parasites, certes, mais elles vivent en général au détriment d'espèces autres que la leur. Je n'irai pas jusqu'à dire que chez nous les parasites se considèrent comme étant d'une autre espèce, mais le moins qu'on puisse dire est qu'il ne faut pas trop se laisser approcher par eux.
Il est essentiel de repérer les parasites et de les éloigner. Mais il faut être tout aussi attentif à ne pas en être un soi-même car, outre que cela dénote une attitude infecte, il y a de fortes chances de se faire repérer et rejeter. Aucune entreprise ne peut survivre à la présence des parasites.
Pour en revenir à ceux qui se sur-estiment ou se sous-estiment, ni l'une ni l'autre de ces positions, au demeurant nécessairement fausses, ne justifient la non-coopération à une oeuvre commune : dans un organisme constitué, la défection d'un seul pénalise l'ensemble. La défection d'un seul...
Et si le véhicule marche mal, tous ses occupants arriveront fatigués et en retard.