Du point de vue du karaté, et d'ailleurs, de tous les arts martiaux, l'esquive n'est pas une fin en soi mais un moyen de vaincre.
Il s'agit, en fait, de ne pas opposer la force à la force, mais de faire en sorte que vos adversaires puissent faire ce qu'ils veulent et que ça ne leur serve à rien.
Pour parvenir à ce résultat, il faut une grande maîtrise de ses réflexes physiques et émotionnels car, dans le feu de l'action, on peut avoir tendance à s'opposer (ce qui revient à relever un défi), pour se prouver que l'on est le plus fort, ou bien à tenter de refuser le combat dans une sorte de fuite. Ce sera suivant la personnalité de chacun.
Or, l'esquive n'est ni l'un ni l'autre. Un excellent exemple nous est donné par le matador (le "tueur") dans l'arène. Il n'opposera bien sûr pas sa force à celle du taureau, et pourtant il va gagner. Ce que l'on appelle la "suerte de muerte" va durer environ cinq minutes. On remarquera que l'animal est bien plus fort, mais c'est lui qui répond aux défis, et pour couronner le tout, il ne sait pas esquiver. Résultat...
Toutefois, si l'on compare encore, l'attaque à l'épée du matador doit être parfaite. Sinon...
Ce que l'on observe en terme d'esquive dans le monde animal est bien sûr conforme aux règles de la nature et s'applique à tous les cas, pas forcément physiques, d'affrontements de la vie courante.
Ne croyons surtout pas que l'on peut faire de l'esquive une méthode à part entière. Tout d'abord, si vous n'êtes pas un virtuose de l'attaque, votre esquive risque fort de se faire à contre-temps. Mais encore, il faudra prendre garde à ne pas se complaire dans une attitude défensive : l'esquive est offensive, faute de quoi elle ne fait qu'établir un statu quo, dans le meilleur des cas. Et si votre mental est principalement axé sur la défense, vous perdrez l'avantage de l'initiative.
Et, de manière générale, n'oubliez pas que l'esprit dirige tout.
A tout de suite ;-)