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Cette école d'Arts Martiaux Traditionnels a été fondée à Bordeaux en 1975 par Frédéric DUPERTOUT. Par la forme et par l'esprit, elle ne le cède en rien aux écoles traditionnelles d'arts martiaux que l'on rencontre au Japon. Le karaté, le ju jitsu que l'on y enseigne sont issus des plus vieilles techniques que le Maître SANO Teruo reçut de ses anciens maîtres, et qui furent rassemblées sous le nom de "YOSEIKAN SANO RYU " - et plus récemment - "SANO RYU KARATE JUTSU" _________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________ A PROPOS DU COPYRIGHT... Les éléments contenus dans le présent site (textes, photos, images, dessins, vidéos, sons), sauf bien sûr ceux relevant du domaine public, sont la propriété exclusive des Ecoles Bushido ou de leurs auteurs/créateurs. Ils sont issus des collections et archives privées de Maître Frédéric Dupertout, de Maître Mireille Auda, des éditions du Cercle du Jardin Public et de l'association des Ecoles Bushido. Toutes ces archives sont soumises au droit d'auteur. Elles ne peuvent en aucun cas être reproduites, modifiées, diffusées sans l'autorisation écrite et préalable des ayants droits

mardi 21 novembre 2017

LE RYTHME

Tout ce que nous percevons comme une réalité n'existe tout simplement pas.

Nos organes des sens, puis notre cerveau transforment en images intelligibles ce qui est "seulement" un train d'ondes. Et une onde est un rythme, même si nous ne pouvons pas la percevoir comme telle. Nous pouvons percevoir un rythme dans un son, dans un mouvement, mais c'est à peu près tout. En fait, même les objets en apparence inertes, qui sont pourtant la manifestation des ondes qui les composent, nous paraissent désespérément inertes. C'est le cas des minéraux par exemple.

Nous pouvons pourtant aller plus loin. Il faudra pour cela libérer une acuité sensorielle, une sorte d'intuition qui nous permettra, ans une certaine mesure, de ressentir le rythme de tout ce qui nous entoure. Ce sera le mouvement d'un être vivant, bien sûr, mais aussi d'un objet immobile : un paysage, un arbre, un bâtiment, une pièce meublée ou non...

Un combattant s'efforcera d'en prendre la mesure.  

Les rythmes musicaux sont les plus faciles à ressentir. Nous savons que les tambours de guerre dirigeaient et dynamisaient les batailles, que l'ennemi vainqueur défilait dans la ville vaincue, musique en tête et tambour battant. Le message était clair. Le message est même si clair dans la mémoire collective que certains adversaires n'attendent même plus d'avoir notre capitulation pour nous infliger le tempo de leurs percussions jusqu'au milieu de nos villes, nos villages, nos maisons.

Ce n'est sans doute pas par hasard que la Russie Soviétique interdisait totalement l'écoute des rythmes américains jusqu'à au moins 1975.

De par son passé, ses traditions et son éducation, chaque combattant suit sa propre musique, celle de son peuple, de ses ancêtres.


Nous étudions le karate, issu de la pensée japonaise et peut-être éprouvez-vous une impression de "déjà-vu" en écoutant et en voyant leurs tambours.

Nous pouvons, bien sûr, avoir des amis dans chaque peuple, mais aussi des ennemis.

Écoutons leurs tambours et peut-être comprendrons-nous mieux leur conception du combat. Elle est souvent visible à travers leurs rythmes.

mercredi 18 octobre 2017

LES THEORIES SECURISANTES

Je suis toujours frappé par le sérieux imperturbable avec lequel les théories censées nous sécuriser, et en réalité ne reposant sur rien, me sont régulièrement assénées par des adeptes d'un conformisme à la mode... et qui n'ont jamais eu à affronter le danger, la peur et tout ce qui va avec, bien sûr.

Il est toujours facile de camoufler ses faiblesses, pourtant bien compréhensibles, derrière des affirmations sans fondement, mais qui, à force d'être entendues, finissent par paraître vraies. Beaucoup de gens ont des vies difficiles, parfois même décourageantes, à tel point qu'on peut comprendre cette tendance à se réfugier dans le rêve conformiste. Mais quand même...

Il n'est pas besoin d'être grand psychologue pour se rendre compte que, à peine sortis d'une adolescence passée à avaler les affirmations les plus débiles (et les plus débilitantes), la plupart des gens ont peur, très peur même, et sans oser se l'avouer. Peur résignée, peur agressive le plus souvent, aiguë ou diffuse, mais peur permanente qui fait de profonds ravages dans des psychismes déjà affaiblis (on sait qu'une personne sur cinq (cinq !) souffre de troubles psychiatriques). Alors on nous explique qu'il n'y a aucune raison de s'inquiéter, que c'est de la parano (oui... et alors ?) et qu'il ne faut pas être négatif. C'est quand même un peu léger. Heureusement, il existe des positions plus sérieuses.

Être sérieux, c'est tout d'abord évaluer la situation (je dis "situation" par manière de politesse) le plus objectivement possible, à l'aide du plus grand nombre d'informations possible et en laissant de côté, si possible, nos convictions morales et autres pré-jugés. Et là, seulement, on pourra décider de la conduite à tenir, mais en toute connaissance de cause et en fonction de notre tempérament et de nos capacités.

Curieusement, on observe que des doctrines très opposées peuvent donner la victoire. Par exemple : les premiers chrétiens ont, dans un premier temps, accepté et, paraît-il, recherché le martyr... et ils ont fini par triompher ! Les Américains ont lancé des bombes atomiques... et ils ont triomphé ! Aucun des deux, cependant, n'a fait les choses à moitié, n'en déplaise aux partisans du "juste milieu".

Le danger, en tout cas, est une expérience profonde et il serait dommage de refuser de voir à quel point... A nous de trouver la suite. Mais la permanence du danger est une expérience usante, dévastatrice parfois, et tout nous pousse à faire des concessions, à renoncer, à capituler...

On trouve toujours - ou presque - des consolations dans la capitulation, et on essaie de croire que ce sont des avantages. Mais ce n'est que rarement le cas. En réalité, la capitulation est une démarche assez facile qui conduit à une expérience épouvantable.

Réfléchissons-y bien.

vendredi 24 février 2017

LES PETITS ABANDONS ENTRAINENT LES GRANDS - Ch. De Gaulle

Ceux qui ont vécu à l'époque de Charles de Gaulle se souviennent sans doute qu'en matière d'abandon, il savait de quoi il parlait !...

Et voilà bien une question qui concerne les pratiquants d'arts martiaux car il est facile de constater que notre pratique se situe exactement à l'inverse de ce qu'on peut également appeler le laisser-aller.

Il existe toutes sortes de petits abandons : dans sa tenue vestimentaire, dans ses façons de parler, dans son estime de soi, etc. Il est toujours facile et agréable de renoncer à ce qui demande un peu de rigueur, en un mot de faire quelque entorse à ce qui nous maintiendrait sur la "voie". Bien sûr, on n'ira pas tout de suite jusqu'à la clochardisation, mais il ne faut pas oublier qu'il y a en nous de très puissantes forces qui nous y poussent.

Celui qui abandonne son entraînement, ou même qui le néglige risque de se retrouver avec un corps à l'abandon (adieu santé, adieu pouvoir de séduction, adieu capacité de se défendre).

(extrait de http://info-tabac.ca)

Celui qui abandonne l'étude et la lecture ira vers une diminution intellectuelle, qui lui aurait pourtant été bien utile.

Celui qui adoptera des positions avachies le paiera lui aussi tôt ou tard.


Un écrivain célèbre (*) disait : "A force de faire des concessions, on finit par en avoir une à perpétuité". Une "concession à perpétuité" désigne le statut d'occupation des sols accordé à un tombeau...

Capituler devant les exigences de son conjoint, de ses enfants, de son patron est aussi un abandon, qui sera bien sûr justifié comme il se doit.


Si encore les choses pouvaient en rester là !...

Je me souviens d'un professeur de karate qui soutenait que l'on pouvait pratiquer tout en buvant des boissons alcoolisées, à condition de "ne pas abuser". Certes, mais il pesait plus de cent kilos et ne ressemblait vraiment plus à rien.

La vérité, c'est qu'on n'en reste jamais là. Quand on commence à glisser sur la pente savonneuse, la vitesse ne peut qu'augmenter. On sera moins rigoureux sur l'exactitude pour nos rendez-vous, on prendra des libertés avec la parole donnée (oui, mais j'ai dit ça comme ça...).

Il n'est pas toujours facile de discerner où est la bonne décision, qui est toujours un mélange de rigueur et de souplesse, mais, pour résumer, je pense que la courte formule de de Gaulle pourrait bien constituer un excellent repère.
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(*) Jacques STERNBERG - 1923-2006 

lundi 23 janvier 2017

COMME PROMIS 。。。

Bun Bu Ryō Dō
J'ai déjà évoqué la composante "voie" dans la pratique des arts martiaux.

Beaucoup de pratiquants l'évoquent en rappelant que le mot "" est accolé à la fin du nom de leur art (jūdō, karatedō, kyūdō, etc.) mais bien peu la suivent avec constance et résolution.

Le caractère 道 se traduit par "voie", se lit "" à la fin d'un mot et "michi" quand il est isolé. En chinois on lit "tao" et les taoïstes sont des adeptes de la pensée de Lao Tseu, l'auteur du "Tao te King", le livre de la voie. 

La voie des arts martiaux (budō) peut paraître austère mais en réalité, elle est assez facile. Pour la suivre, il suffit de ne s'en écarter sous aucun prétexte.

Les principes que l'on y trouve sont vrais, car ils s'appliquent à toutes les situations que l'on rencontre dans les autres domaines. Ainsi, si tout le monde pratiquait les arts martiaux (qui sont à l'opposé des sports de combat), une multitude d'erreurs, et donc d'expériences dramatiques pourraient être évitées.

J'ai souvent entendu dire que pour certains, les arts martiaux étaient une passion. Pour ma part, je préfèrerais parler d'un idéal. En effet, les passions n'ont qu'un temps alors qu'un idéal est immuable. Il en va de même pour la Voie, dont Musashi disait qu'elle est "immuable à travers le temps". Si une voie est une recherche d'idéal, de perfection, cet état d'esprit nous conduira à des capacités physiques et mentales dont n'ont pas idée les profanes.

Il existe une maxime qui, en japonais, se dit "Bun Bu Ryō Dō (文武両道 ), c'est-à-dire la voie par la culture et le combat ensemble, et qui est souvent calligraphiée. Il s'agit donc d'une recherche qui ne doit rien exclure, une amélioration permanente dans tous les domaines et qui n'est compatible avec aucune concession. Cette démarche inclut une amélioration de nos connaissances, de notre santé, de notre intuition, de notre capacité à repérer les mauvais conseilleurs et à s'en écarter, et elle peut parfois sembler austère. C'est oublier la composante plaisir (les plaisirs naturels, pas les drogues, l'alcool, la gastronomie, les musiques assourdissantes, etc.) qui ne devra jamais être négligée et devra imprégner toute notre vie.

Et n'oubliez pas de bien vous reposer...

N'abandonnez jamais la voie des arts martiaux ("Bu Dō")

mercredi 4 janvier 2017

MEILLEURS VOEUX

123rf.com
A tous mes élèves actuels et à venir, je souhaite une bonne et heureuse année 2017. Il y a gros à parier que cette année verra de grands changements au niveau général, et donc individuel.

Je souhaite donc que ces nouvelles donnes soient favorables à tous, heureuses pour tous.

Et puis, les voeux traditionnels : santé, succès dans tous les domaines, voeux de bonheur pour cette année et au-delà !

Mais en plus de tout cela, j'aurai envie de vous parler d'un cadeau, d'apparence bien modeste, que mon maître m'a offert il y a bien longtemps. Un de ces cadeaux qui ne coûtent rien à l'achat, mais qui, si on y pense, sont une incroyable source de bienfaits...

Maître SANO m'avait tout simplement dit : "N'abandonnez jamais la voie des arts martiaux, elle vous servira toute votre vie".

A l'époque, je n'aurais jamais imaginé ce que cette voie porte en elle, pour peu que l'on décide de la suivre. En toute honnêteté, et je pèse mes mots, je pense qu'il s'agit peut-être là du trésor absolu.

Beaucoup ont écrit des textes extraordinaires sur le sujet (Lao Tseu, par exemple, avec le Tao Te King), mais le sujet n'est jamais clos.

Dans le prochain article je m'étendrai un peu plus sur la voie martiale et la nécessité de s'y maintenir.