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Cette école d'Arts Martiaux Traditionnels a été fondée à Bordeaux en 1975 par Frédéric DUPERTOUT. Par la forme et par l'esprit, elle ne le cède en rien aux écoles traditionnelles d'arts martiaux que l'on rencontre au Japon. Le karaté, le ju jitsu que l'on y enseigne sont issus des plus vieilles techniques que le Maître SANO Teruo reçut de ses anciens maîtres, et qui furent rassemblées sous le nom de "YOSEIKAN SANO RYU " - et plus récemment - "SANO RYU KARATE JUTSU" _________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________ A PROPOS DU COPYRIGHT... Les éléments contenus dans le présent site (textes, photos, images, dessins, vidéos, sons), sauf bien sûr ceux relevant du domaine public, sont la propriété exclusive des Ecoles Bushido ou de leurs auteurs/créateurs. Ils sont issus des collections et archives privées de Maître Frédéric Dupertout, de Maître Mireille Auda, des éditions du Cercle du Jardin Public et de l'association des Ecoles Bushido. Toutes ces archives sont soumises au droit d'auteur. Elles ne peuvent en aucun cas être reproduites, modifiées, diffusées sans l'autorisation écrite et préalable des ayants droits

mardi 24 avril 2018

DE LA NECESSITE DE LA CULTURE (1)

Jusqu'à une date récente, le mot "culture" désignait ce qui caractérisait les gens cultivés. Dans ce billet et dans ceux qui vont suivre, nous retiendrons donc ce sens-là pour éviter certaines imprécisions.

Les budōka ont par nature des affinités avec la culture japonaise. Je vous propose donc cet extrait du "BUDŌ SHOSHIN SHŪ" (武道初心集), "Lectures élémentaires sur le Bushidō" (traduction par Taro Banzaï), de Daidōji Yūzan (1639 - 1730).

D'autres suivront très prochainement.

De l'éducation.
Le samouraï est promis à des tâches d'une nature supérieure aux travaux des trois autres castes (les agriculteurs, les artisans et les commerçants). Aussi doit-il s'instruire et connaître les raisons de toutes choses.
A l'époque des guerres intérieures, toutefois, un samouraï, à quinze ou seize ans était déjà un adulte. Son entraînement au maniement des armes commençait vers douze ou treize ans. Aussi n'avait-il guère le temps de s'attabler à un bureau pour lire ou écrire. C'était donc une époque où beaucoup de samouraïs ne savaient ni lire ni écrire.
On ne saurait cependant les accuser de paresse, ni reprocher à leurs parents d'avoir négligé leur éducation : c'est que les exercices de maniement d'armes étaient pour eux la chose la plus urgente.
Maintenant que la paix est revenue, on ne doit pas pour autant, cela va de soi, négliger l'entraînement des armes ; mais on n'est pourtant pas obligé d'aller faire la guerre dès l'âge de quinze ou seize ans, comme les samouraïs de l'époque des guerres intérieures.
Un fils de samouraï doit donc, dès l'âge de sept ou huit ans, commencer à lire les quatre livres de Confucius (1), les cinq livres des paroles sacrées (1) et les sept livres de la guerre (2). Il convient aussi qu'il s'entraîne à des exercices d'écriture, et poursuive toutes ses études sans négligence.
Lorsqu'il atteint l'âge de quinze ou seize ans, il doit s'exercer au tir à l'arc, à l'équitation, ainsi qu'aux autres exercices armés.
Kennosuke - personnage
éponyme de manga
de Akira Toriyama
Voilà ce qu'un samouraï, à notre époque de paix, doit faire accomplir à ses enfants, pour assurer leur instruction.
L'analphabétisme des samouraïs de l'époque des guerres intérieures est sans doute excusable. Mais le manque de culture des samouraïs de notre époque pacifique ne saurait en aucune façon trouver une justification.

Certes, ce ne sont pas ici les enfants qui sont responsables ; la faute, il faut le dire, n'en revient qu'à la négligence de leurs parents, qui ne savent pas comment aujourd'hui les enfants doivent être aimés.
J'ai noté ces réflexions pour que les jeunes samouraïs sachent dans quelle disposition ils doivent demeurer.


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(1) Livres de confucianisme d'origine chinoise.
(2) Livres stratégiques d'origine chinoise.

 A très bientôt.
Frédéric