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Cette école d'Arts Martiaux Traditionnels a été fondée à Bordeaux en 1975 par Frédéric DUPERTOUT. Par la forme et par l'esprit, elle ne le cède en rien aux écoles traditionnelles d'arts martiaux que l'on rencontre au Japon. Le karaté, le ju jitsu que l'on y enseigne sont issus des plus vieilles techniques que le Maître SANO Teruo reçut de ses anciens maîtres, et qui furent rassemblées sous le nom de "YOSEIKAN SANO RYU " - et plus récemment - "SANO RYU KARATE JUTSU"

lundi 26 août 2013

A PROPOS DES 7 SAMOURAIS (pour faire suite au commentaire de "sf" de la semaine dernière)

Comme beaucoup, je suis allé revoir, pour la nième fois, le sublime "7 samouraïs" (七人の侍 - hichi jin no samurai) de Kurosawa. La nouvelle version, "remasterisée", est vraiment une réussite, mais l'original, sorti en 1954, soit 9 ans après Hiroshima, a été reçu dans un contexte bien différent de celui d'aujourd'hui.
Au risque de paraître excessif, je pense qu'il devrait être systématiquement projeté dans les écoles, aussitôt après la maternelle ! Admettons que je plaisante...

Parmi les phrases remarquables des dialogues, nous pouvons retenir, par exemple :
"Je prépare un combat difficile, sans argent ni gloire en prime. Tu veux en être ?"
Un peu plus tard, le chef du groupe s'adresse aux paysans qu'il implique dans le combat :
"La guerre, c'est ça ! En protégeant les autres, on se protège soi-même. Celui qui ne pense qu'à lui se détruit lui-même".
Le groupe de samouraïs devant tuer les brigands (pour protéger les paysans qui, comme prévu, n'en seront même pas reconnaissants) est ainsi constitué :
Le maître sage et respecté, un samouraï débutant, un expert en sabre, un samouraï ordinaire, un stratège, un joyeux compagnon, pas très fort mais qui sera "un atout pour les temps difficiles" et un sympathique fou, ivre de combat.
Ici chacun a un rôle et ainsi 7 samouraïs vont tuer plus de quarante brigands grâce à leur parfaite unité.

Ce qui ressort particulièrement, chez ces héros, c'est le sentiment d'appartenir à une élite, fidèles principalement à la poursuite de leur idéal. Ils suivent la Voie, même dans l'acte gratuit, le fait de gagner ou de perdre étant à la fois important et secondaire.
Tout ceci - acte gratuit, solidarité, haute idée de soi-même, appartenance à une élite - est admirable mais ne se trouve pas que chez les samouraïs. Chez nous aussi, certains, beaucoup, sont allés au bout d'eux-mêmes. Gratuitement, ni pour l'argent ni pour la gloire, mais simplement pour se conformer à cette haute idée qu'ils se faisaient d'eux-mêmes, pour rester sur la Voie qu'ils avaient choisi de suivre.

Vous en connaissez peut-être quelques uns ?

En attendant jetez donc un oeil à la bande-annonce du film :


lundi 19 août 2013

DES EXEMPLES A NOS PORTES

Les vacances de beaucoup d'entre vous touchent à leur fin et nous allons bientôt nous retrouver. Nous ferons aussi la connaissance des débutants qui viendront apprendre le karaté chez nous.
Dans quelques semaines je vous parlerai de ce qui concerne directement le budo, et notamment la signification des termes japonais, mais en attendant, il nous reste un peu de temps pour rêver... Rêver de ceux qui nous ont montré la voie : héros de chez nous -
Le Chevalier Bayard
Bayard, le "Chevalier sans peur et sans reproche", Roland, mort à Roncevaux -, etc. Mais aussi ceux de chez nos anciens ennemis : Japonais, Allemands, et beaucoup d'autres.
Lorsque mon père, le lieutenant Dupertout fut pris, munitions épuisées, par les Allemands de la 4e SS-Panzergrenadierdivision "Polizei I", il s'était battu avec une telle bravoure, c'est-à-dire qu'il avait, à la tête de sa compagnie, tué tellement d'Allemands, que ceux-ci, figés au "présentez armes" lui ont rendu les honneurs de la guerre.
Aujourd'hui, nous sommes redevenus amis avec les Anglais, les Japonais, les Allemands, et l'un d'entre eux d'ailleurs a combattu à Verdun contre mon grand-père. Il s'appelait Ernst Jünger, est mort à 103 ans et a écrit, parmi beaucoup d'autres, un chef-d'oeuvre intitulé "Orages d'acier" (*).
Ernst Jünger
Il faut le lire absolument.

L'état d'esprit, devant le cataclysme et la mort hurlante, de ce type d'homme stupéfiant est à peine croyable, et pourtant tout sonne juste, on sait qu'il ne fabule pas. Il y a là une indispensable leçon de vie et on ne peut qu'envier cette sorte de joie de vivre face à l'épouvante et à l'horreur.
Nous pratiquons tous les arts martiaux, et à ce titre, même si nous traversons une période de paix, nous nous sentons forcément concernés par la peur, le danger et même le risque mortel. Le témoignage de ceux qui ont vécu ces paroxysmes est indispensable comme modèle de comportement. Tout ce que nous sommes provient d'exemples que l'on s'efforce d'imiter. Et même si certains sont inimitables, ils peuvent déjà nous servir de référence, comme expérience intérieure.
Eh bien, qu'en pensez-vous ? 
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(*) Ernst Jünger a obtenu en 1982 le prestigieux prix Goethe pour son oeuvre littéraire.
Tomoe Gozen, femme samouraï, à la bataille d'Awazu (1184)


lundi 12 août 2013

BONNES LECTURES

Lorsqu'on pratique un art martial japonais, on a souvent tendance à se référer aux coutumes et aux écrits asiatiques pour en approfondir la compréhension. Ainsi les grands classiques et grands héros, tels Takuan, Sun Tsu, Musashi, Yamamoto, nous font parfois oublier que nous aussi, occidentaux, avons nos héros, nos stratèges et nos grands exemples passés. Si, pour les connaître, nous nous plongeons dans la lecture, c'est tout un univers fascinant qui s'ouvre à nous.

Et en voici quelques exemples:
  • "Stratégie" de B.H. Liddell Hart - Ed. Perrin
Cet auteur est un des plus grands noms en la matière
  • "Corsaire de la République" de A. Louis Garneray - Ed. Phebus
L'auteur, marin, corsaire, écrivain et peinture réputé, nous laisse confondu devant le courage, presque la folie, de ces héros qui vivaient ici il n'y a pas si longtemps, en guerre contre l'Anglais. 
  • "Hélie de Saint Marc" - Plusieurs ouvrages écrits sur lui (par Laurent Beccaria) ou écrits par lui-même.
Un bordelais admirable à tous points de vue, ancien commmandant du 1er R.E.P.
Il faut l'avoir lu.

Voilà trois exemples parmi tant d'autres de ce qui pourra nous montrer une voie, une sorte d'idéal à poursuivre.

Mais il y en a beaucoup d'autres, et nous ne pouvons que nous enorgueillir de notre passé et de ceux qui l'ont fait. C'est notre patrimoine.

Alors bonnes vacances et bonne lecture !