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Cette école d'Arts Martiaux Traditionnels a été fondée à Bordeaux en 1975 par Frédéric DUPERTOUT. Par la forme et par l'esprit, elle ne le cède en rien aux écoles traditionnelles d'arts martiaux que l'on rencontre au Japon. Le karaté, le ju jitsu que l'on y enseigne sont issus des plus vieilles techniques que le Maître SANO Teruo reçut de ses anciens maîtres, et qui furent rassemblées sous le nom de "YOSEIKAN SANO RYU " - et plus récemment - "SANO RYU KARATE JUTSU" _________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________ A PROPOS DU COPYRIGHT... Les éléments contenus dans le présent site (textes, photos, images, dessins, vidéos, sons), sauf bien sûr ceux relevant du domaine public, sont la propriété exclusive des Ecoles Bushido ou de leurs auteurs/créateurs. Ils sont issus des collections et archives privées de Maître Frédéric Dupertout, de Maître Mireille Auda, des éditions du Cercle du Jardin Public et de l'association des Ecoles Bushido. Toutes ces archives sont soumises au droit d'auteur. Elles ne peuvent en aucun cas être reproduites, modifiées, diffusées sans l'autorisation écrite et préalable des ayants droits

mercredi 22 janvier 2014

VOULOIR REUSSIR A TOUT PRIX : UNE ECOLE D'ECHEC

Lors d'une session de tir à l'arc dirigée par maître Satoshi Sagino, un élève lui demande :
- Que faut-il faire, et que je ne fais pas, pour que la flèche atteigne la cible ?
Le maître éclate de rire et dit :
- Pourquoi posez-vous la question à l'envers ?
L'élève ne comprend pas et le maître dit :
- C'est une fausse question. La vraie question est : qu'est-ce qui empêche la flèche de percer le centre de la cible ?
Et dans un nouvel éclat de rire, il ajoute :
- Parce que percer le centre de la cible est la vocation de chaque flèche !
L'élève repose alors la question à l'endroit :
- Qu'est-ce qui empêche que la flèche atteigne le centre de la cible ?
Et maître Sagino répond :
- Deux choses : le désir de réussir à tout prix, ou au contraire la crainte d'échouer. Les empêchements viennent des préoccupations du moi. Comment s'en libérer ? En se consacrant pleinement au tir, sans pensées, sans but, sans désir, sans fierté, sans peur. Alors le tir se fait dans la liberté de l'être. Mon maître, Umeji Roshi, disait : "Si vous faites une chose à fond, vous allez vous transformer de telle façon que tout ce que vous regardez, vous le verrez autrement".

in "Sagesses et malices du zen"
Marc de Smedt et Jochen Gerner
Albin Michel Nov. 2006

CE QUI VAUT POUR LE TIR A L'ARC LE VAUT POUR TOUS LES ARTS MARTIAUX...

A bientôt !

jeudi 9 janvier 2014

BUDŌ SHOSHIN SHŪ ("Lectures élémentaires sur le BUSHIDŌ")

Une nouvelle année commence et c'est l'occasion de vous renouveler tous mes voeux de bonheur et de réussite.

Les pratiquants d'arts martiaux se réfèrent volontier au "bushidō", et même parfois aux "samuraïs". J'ai donc pensé qu'il vous serait agréable, à propos du festin du Nouvel An, de connaître les bonnes résolutions que prenaient ces guerriers, ou en tout cas les conseils qu'ils recevaient des anciens.

C'est peut-être une excellente manière de profiter de la vie !...
Un samuraï doit garder, présente en lui, plus que tout autre, depuis le festin du Nouvel An jusqu'au moment où l'année finit, la pensée de la mort.
Ce n'est qu'en pensant sans cesse à la mort que l'on peut préserver en soi les deux vertus fondamentales : la loyauté envers son suzerain et la piété filiale. Du même coup, on se protège des vices et des accidents, on garde un corps sain, et l'on peut vivre longtemps. Le caractère s'ennoblit. Tels sont les profits que nous apporte la pensée de la mort.
Expliquons-nous davantage.
La vie de l'homme, comme la rosée du crépuscule, est vide et éphémère. Et quoi de plus privé d'espérance que la vie d'un samuraï ? Beaucoup parmi eux, pourtant, s'imaginant qu'ils vivront longtemps et serviront leur suzerain et leurs parents, négligent, du même coup, leurs devoirs envers celui-là et ceux-ci.
Quand on sait, au contraire, que la vie peut finir demain, que le jour que l'on vit est peut-être le dernier où l'on pourra recevoir les ordres de son suzerain, ou même voir ses parents, alors on se tourne vers eux avec un coeur plein d'un dévouement sincère.
C'est ainsi que l'on peut accomplir ce qu'exigent de nous la loyauté envers son suzerain et la piété filiale.
Mais, que l'on vienne à oublier cette pensée de la mort, on deviendra imprudent ; on perdra le sens de la modestie toujours nécessaire ; on en viendra à se quereller pour des opinions peu fondées et contradictoires. On ripostera, au lieu de laisser dire les autres. On ira se montrer, sans retenue, dans les endroits populeux, où la plèbe vient s'amuser. On s'y acoquinera avec des vauriens, on leur cherchera querelle, et parfois même on y laissera sa vie. Ainsi entache-t-on l'honneur de son suzerain, en même temps que l'on crée des soucis à ses parents.
Et toutes ces choses ne sont que le résultat de cette première imprudence : avoir négligé de garder présente en soi la pensée de la mort.
Si l'on songe toujours à la mort, au contraire, avec une conscience vive de ce qu'exige l'honneur d'un samouraï, on pèsera chaque parole avant de la prononcer, on attachera à toutes une égale importance, on se demandera avant de parler ou de répondre, si ce que l'on a à dire est vrai.
Ainsi ne s'engagera-t-on pas dans des querelles insensées ; ainsi n'ira-t-on pas dans les mauvais lieux, quand bien même on y serait invité ; et de la sorte on ne courra pas le risque d'accidents imprévus. C'est ainsi qu'on peut se préserver de tous les maux et accidents.
Il en va des hautes classes de la société comme des basses ; c'est pour avoir oublié la pensée de la mort que l'on se livre à l'intempérance : trop manger, trop boire, trop aimer.... On en vient à connaître la maladie et l'on meurt jeune, ou tout au moins, si l'on ne s'éteint complètement, on demeure un malade diminué et incurable.
Tandis que, songeant toujours à la mort, un homme jeune, bien qu'encore plein de santé et de vigueur, prendra soin de lui-même, mangera avec modération, évitera la volupté, sera réfléchi et modeste : aussi gardera-t-il toujours un corps plein de vigueur. Ainsi pourra-t-il vivre aussi longtemps que Dieu le permettra.
Par contre si l'on est épris de la croyance de vivre machinalement longtemps, on sera la victime de toutes sortes de désirs. On deviendra avare, voulant s'emparer de la possession d'un autre, ou ne voulant pas donner à un autre ce qui lui appartient ; le caractère deviendra semblable à celui d'un plébéien.
Si l'on garde toujours la pensée de la mort, l'avarice disparaît naturellement ; les caractères viciés par l'envie et l'avarice ne se manifesteront plus, la personnalité deviendra noble.
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Daidōji YŪZAN (1639 - 1730)
Budō Shoshin-shū - Introduction (extrait)
trad. Tarō Banzai
Tokyo : Takeuchi Shoten, 1965
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A bientôt.