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Cette école d'Arts Martiaux Traditionnels a été fondée à Bordeaux en 1975 par Frédéric DUPERTOUT. Par la forme et par l'esprit, elle ne le cède en rien aux écoles traditionnelles d'arts martiaux que l'on rencontre au Japon. Le karaté, le ju jitsu que l'on y enseigne sont issus des plus vieilles techniques que le Maître SANO Teruo reçut de ses anciens maîtres, et qui furent rassemblées sous le nom de "YOSEIKAN SANO RYU " - et plus récemment - "SANO RYU KARATE JUTSU"

mardi 4 juin 2013

LA PEUR 1/2

On peut affirmer que celui qui n'a pas connu la peur au moins une fois dans sa vie est privé d'une dimension. Et il est bien possible que cette dimension soit essentielle à notre développement, à notre compréhension du monde qui nous entoure.

Je parle ici de la peur intense, dévastatrice, face à un danger bien visible ou bien prévisible, mais il existe beaucoup de raisons d'être pris par l'angoisse et l'anxiété. Sans aller jusqu'à nous terrifier, ces ressentis peuvent suffire à nous gâcher la vie.

Lorsque j'étais enfant, puis adolescent, des amis de mon grand-père venaient parfois manger à la maison. C'étaient tous des anciens de la guerre de 14-18, rescapés de Verdun, blessés pour la plupart, et une chose m'avait très tôt frappé chez ces héros médaillés : leur soumission devant l'autorité (gendarmes, administration, etc.). On aurait presque dit que ces géants devenaient craintifs.

On le voit, ce terrible sentiment peut être léger s'il le faut, ne pas nous attaquer de front, mais personne ne peut s'en protéger complètement. Nous sommes donc condamnés à vivre avec.

Il n'y a pas de honte à avoir peur face au danger. Pas plus qu'il n'y en a à transpirer quand il fait chaud. Encore faut-il ne pas l'étaler sans pudeur. Mais s'il y a quelque chose de pitoyable et de révoltant à la fois, c'est bien de voir ces donneurs de leçons qui, bien à l'abri, ou s'imaginant l'être, sourient avec condescendance en affirmant que tout va bien grâce à des gens comme eux.

Il n'y a que ceux qui ignorent tout de la peur et du danger qui méprisent cela chez les autres. Comme malgré tout ils se sentent un peu mal à l'aise, ils se drapent ostensiblement dans des attitudes à la mode : pacifisme, non-violence et autres "bien pensance" qui ne sont en fait qu'une certaine forme de lâcheté...

Encore une fois, je n'ai aucun mépris pour celui ou celle qui manque de courage, mais par contre j'aurai de l'admiration pour ceux qui ne s'y attardent pas, qui surmontent, et qui souvent font de grandes choses.

On fait aujourd'hui grand cas de la démocratie athénienne. Si le terme a été repris par tous les régimes en quête de respectabilité, les applications sont souvent loin du modèle d'origine. Sait-on qu'à Athènes, donc, seuls les citoyens capables de combattre pouvaient voter ? Bien sûr, les étrangers et les métèques (*) en étaient exclus. On estimait sans doute à juste titre que celui qui n'irait pas à la guerre n'était qualifié ni pour la provoquer, ni pour tenter de l'éviter. Celui qui ne connaissait pas la peur dans la bataille, qui ne l'avait pas éprouvée dans sa chair était une sorte d'irresponsable civique.

A suivre...
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(*) meta oïkos : "qui habite plus loin"

1 commentaire:

  1. A l'attention de Berserk Ursus...
    Bonjour et merci pour votre commentaire. Je vous invite à prendre connaissance de mon dernier article en date d'aujourd'hui. Ce dernier vous est - entre autres - destiné.
    Cordialement.
    Frédéric Dupertout.

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