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Cette école d'Arts Martiaux Traditionnels a été fondée à Bordeaux en 1975 par Frédéric DUPERTOUT. Par la forme et par l'esprit, elle ne le cède en rien aux écoles traditionnelles d'arts martiaux que l'on rencontre au Japon. Le karaté, le ju jitsu que l'on y enseigne sont issus des plus vieilles techniques que le Maître SANO Teruo reçut de ses anciens maîtres, et qui furent rassemblées sous le nom de "YOSEIKAN SANO RYU " - et plus récemment - "SANO RYU KARATE JUTSU"

dimanche 29 mars 2020

QUAND TOUT VA (VRAIMENT) MAL..

J'ai toujours pensé - et l'expérience me le confirme largement - que pour un combattant la force de l'esprit était plus importante que la capacité de combat proprement dite. Déjà, pour gagner concrètement au cours d'une agression (subie ou provoquée), la force mentale sera la base de tout. Mais elle le sera plus encore pour résister à cet effondrement général qui se profile peu à peu quand les choses tournent mal et que la situation est presque désespérée.

Ceux qui savent de quoi ils parlent soutiennent qu'il y a peu de différence, dans le fond, entre les différents aspects que peut présenter une situation dangereuse.

Vous voulez apprendre à vous battre ? Entraînez-vous ! - Vous n'en avez plus envie ? Voilà la défaite car le moral s'affaiblit et ni votre force, ni votre technique ne reposent plus sur rien.

L'histoire et la tradition dans son ensemble nous rappellent, par des récits, des contes initiatiques, des textes parfois vieux de plusieurs millénaires, que le combat, loin de se limiter à son aspect matériel, fait appel au moral autant qu'au physique. Nous tous, qui pratiquons le karaté, sommes parfois confrontés à des événements peu réjouissants dont les conséquences peuvent être graves ou même catastrophiques. Dans ces circonstances, ceux qui sauront garder la tête froide, l'esprit alerte, l'esprit budo, sauront alors ce qu'il faut faire.

Mais en auront-ils la force ?

Il existe, dans les textes sacrés hindous, une épopée sanscrite de 18 livres (106000 vers) c'est la "Mahabharata", "la Grande Guerre des Bharata", dont la portée religieuse est comparable à celle de la Bible. La partie centrale s'appelle "Bhagavad Gita" : "Le Chant du
Bienheureux" et débute sur les hésitations du prince Arjuna, sur le point de lancer un carnage épouvantable qui sera la bataille de Kurukshetra. Le conducteur de son char, le dieu Krishna, lui rappelle que là est son devoir, et son exhortation l'amène à évoquer les différents aspects du Yoga, par lequel il grandira dans cette guerre fratricide.

Au risque de vous lasser, en voici les différents aspects :
I      Le Yoga selon le Sankhya

II     Le Yoga de l'action

III    Le Yoga de la sagesse
IV    Le Yoga du renoncement à l'action

V     Le Yoga de la maîtrise de soi

VI    Le Yoga de la connaissance

VII   Le Yoga de l'indestructible suprême éternel

VIII  Le Yoga de la science royale et du mystère suprême

IX    Le Yoga de la souveraineté
X     Le Yoga de la vision de la forme universelle
XI    Le Yoga de la dévotion
XII   Le Yoga de la distinction entre le chant et le connaiseur du chant
XIII  Le Yoga de la séparation des trois qualités
XIV  Le Yoga de l'approche de l'esprit suprême
XV   Le Yoga de la distinction entre ce qui est divin et ce qui est démoniaque
XVI  Le Yoga de la triple division de la foi
XVII Le Yoga de la libération par le renoncement
Il en ressort que, même dans les pires circonstances, l'action est un devoir, mais ne sera "juste" que venant de celui qui cherche à s'accomplir,

- dans les arts martiaux japonais on parle de la Voie 道 Dō -

... qui cherche à s'harmoniser avec une conscience plus vaste.

La tradition ne consiste pas à imiter servilement le passé mais à en faire revivre l'esprit.
Voilà comment les anciens nous indiquent le chemin vers la force et la victoire.